jeudi 27 mars 2008
L'aboutissement : notre soutenance...
Bref on se trouve et alors commence le sketch, car nous avions décidé que présenter le tourisme solidaire sous forme d'un petit sketch, avec une baroudeuse d'un côté et une "bourge inculte" de l'autre, était le meilleur moyen d'être précises et intéressantes et surtout de ne rien oublier... Encore faut-il se souvenir de son texte...N'est ce pas? C'est dans ces cas la que l'on est heureux d'avoir appris dans l'art théâtral comment improviser, ce qui s'est révélé, dans notre cas, fort utile..
Un peu de frustration en se disant que l'on peut mieux faire, soit. Mais bon ce n'était pas si mal. Cinq minutes d'entretien. Nous connaissions déjà nos examinateurs (profs de notre lycée) , il n'y avait donc pas de stress à avoir. Ce qui se révèle juste, car ils ne sont pas là pour nous piéger mais uniquement pour voir si nous sommes capables de nous exprimer sur un sujet que nous avons dû traiter de façon complète, de manière intéressée et également de savoir rendre compte du fruit de nos réflexions et de nos recherches.
Ca a eu l'air de plaire au jury... Tout de même quelques incertitudes demeurent et j'ai déjà très envie de connaître ma note!
A la question que notre examinatrice nous a posée tout à l'heure : "allez-vous continuer votre blog ? "
La réponse fut "oui" sans une once d'hésitation, même si ce sera de manière bien moins régulière. Mais comme on nous l'a dit : "la solidarité est un principe qui se construit et se met en place sur le long terme."
Si les petites actions ponctuelles aident, construire avec un maximum de personnes un réseau de solidarité durable et organisé est encore bien mieux pour atteindre nos objectifs.
Certes il ne faut pas uniquement croire que nous sommes des "sauveurs" qui aidons les pauvres malheureux (malheureux qui sont capables de se débrouiller très bien sans nous), il ne faut pas voyager solidaire par pitié mais par soif de découverte, et même si l'on apporte des connaissances et des savoirs faire (enfin il faut s'enlever de la tête toute idée colonisatrice encore fortement inscrite dans la pensée occidentale ), il n'y a pas que nous qui offrons : en effet nous avons beaucoup à apprendre et sous prétexte que nous sommes "riches" nous nous sentons "supérieurs". Le fait d'être en contact avec des gens différents de nous et connaissant des choses que nous n'aurions soupçonnées, force au respect et à l'humilité. Cela permet aussi de relativiser son vécu (nous avons la mauvaise réputation de toujours nous plaindre sans vraiment de raison dans les pays moins favorisés que les nôtres), et une fois ces barrières tombées, des liens solides peuvent être noués.
Je vous dis donc à bientôt, tout en sachant que nous allons maintenant nous consacrer davantage à notre bac de Français et de SVT qui approchent à grands pas...
mardi 18 mars 2008
Et contre le tourisme sexuel...
Selon l'UNICEF, entre 2 et 3 millions d'enfants sont victimes chaque année d'exploitation sexuelle, dont une partie (non chiffrable) par des touristes, locaux ou occidentaux, qui s'adonnent à ce qu'il est convenu d'appeler tourisme sexuel. Ce phénomène se développe, en lien avec l'explosion du nombre de touristes internationaux : de 600 millions dans les années 90 à 900 millions aujourd'hui, avec une projection à 1,6 milliards en 2020. 10% d'entre eux, selon l'UNICEF, choisiraient leur destination en fonction de l'offre en matière de tourisme sexuel. Résultat : cette pratique est aujourd'hui considérée comme le troisième commerce illégal dans le monde, après la drogue et les armes.
En 1999, la lutte contre le tourisme sexuel impliquant des enfants fait partie du Code mondial d'éthique du tourisme adopté par les membres de l'OMT.
Des campagnes de sensibilisation sont lancée auprès des touristes, le plus souvent avec l'ONG internationale Ecpat (End Child Prostitution and Trafficking). Une vidéo réalisée par l'association est projetée lors de certains vols de compagnies aériennes comme Air France, Corsair ou Lufhtansa. Accor et Nouvelles Frontières, ainsi qu'une dizaine d'autres opérateurs, diffusent auprès de leurs clients des dépliants d'information. Accor a financé entre 2001 et 2005 la distribution de 2 millons de brochures. Des affiches sont exposées dans les hôtels des pays les plus à risque et, à Bangkok, un message vidéo est diffusé sur les télévisions de l'hôtel Novotel. Mais il faut reconnaître que l'efficacité de ces actions sensibilisantes reste à prouver. Cette politique de sensibilisation s'accompagne d'un volet répressif mis en place par une vingtaine d'Etats dans le monde, dont la France. Une loi adoptée en 1994, renforcée par la loi du 4 mars 2002, permet de juger dans notre pays tout Français ayant commis un abus sexuel sur un enfant, dans n'importe quel pays et même en absence de plainte de la victime. Cette procédure dite d'extraterritorialité a été appliquée pour la première fois en 1997 contre des membres d'un réseau international de tourisme sexuel exploitant des enfants en Roumanie, aux Philippines et en Thaïlande, condamnés à des peines allant jusqu'à 15 ans de prison. En 2000, un Français dont les abus ont été films par d'autres touristes en Thaïlande a été condamné à sept ans de prison après avoir été reconnu coupable de viol. Certains pays du Sud se sont doté d'une législation punitive contre le tourisme sexuel impliquant des enfants. C'est le cas, par exemple, de la Thaïlande depuis 1996 ou du Mexique depuis 2000. L'immunité touristique qui prévalait dans les années 90 a reculé, mais les jugements restent limités. Depuis 2001, au Maroc, 40 touristes ont été condamnés pour des affaires de pédophilie et de prositution. En France, seuls cinq procès ont eu lieu depuis 1994. En cause, la difficulté d'établir des preuves matérielles (témoignages des enfants, vidéo...) et, selon l'Ecpat, la corruption des polices locales qui sont accusés d'accepter des pots-de-vin pour libérer les pédophiles pris sur le fait. Mais aussi la difficulté pour certains pays du Sud de reconnaître l'ampleur du phénomène, en raison sans doute du poids important du tourisme dans leur économie.
Merci Alter Eco !
vendredi 22 février 2008
Les perles de la rédaction
Bon après ce petit intermède reparlons solidaire!
Nous nous sommes aujourd'hui penchées sur les associations....Il y en a tant!!
Un large panel nous/vous est proposé! Nous retiendrons notamment Echoway ( www.echoway.org ), association qui a pour but d'informer tous les voyageurs sur les lieux d'accueil du tourisme solidaire et sur les associations qui organisent ces voyages.Echoway est membre du collectif régional du Nord pas de Calais "Ici et là-bas", pour un tourisme équitable, solidaire, local et responsable.Ce collectif regroupe 7autres associations dont Elans.C'est le président de cette dernière, Blaise Metangmo, que nous avions interviewé en décembre et qui avait eu la gentillesse de répondre à toutes nos questions.Il nous a permis de voir que gérer une association n'est pas de tout repos, et que lorsqu'il n'y a pas de dérives,le travail des bénévoles est vraiment efficace car il profite aux populations du Sud et les voyageurs solidaires gardent en général un très bon souvenir de ces moments de partage.
L'Union Nationale des Associations de Tourisme (UNAT) est une plate-forme du tourisme équitable, qui permet de présenter au public ces associations soucieuses d'un tourisme durable et raisonné.De plus elle garantit leur fiabilité, par exemple en terme de respect des engagements du tourisme solidaire.
Voici quelques clés, qui, nous l'espérons, vous permettront d'y voir plus clair.
NB:L'ATES (Association pour le Tourisme Equitable et Solidaire) regroupe 4 associations pour un tourisme responsable dont Elans et l'UNAT. Son site clair et bien expliqué vous donnera de plus amples informations si vous le jugez nécessaire : www.tourisme.solidaire.org
C'est souvent laborieux...
Pour trier toutes les précieuses informations que nous avions récoltées jusqu'à présent nous avons dû nous armer de méthode et de patience (aussi de caféine...)
Bref le tourisme solidaire... Cette cause soulève bien des débats et suscite beaucoup de réflexion ! Comme quoi "quand on y a pensé.." et bien on y pense toujours !!
Une phrase tout a l'heure nous a donné du fil à retordre. Finalement on a changé de formulation quand on a vu que l'on s'enfonçait dans des réflexions trop profondes !
Il est vrai qu'il est bon de s'interroger sur le tourisme solidaire, sur les effets qu'il a sur la société du Nord mais surtout sur les populations du Sud. Le tourisme de masse : à part ceux qui n'ont pas la possibilité de voyager, qui n'y a jamais goûté ? En revanche, qui a déjà voyagé solidaire ? Les réponses positives sont déjà beaucoup moins nombreuses.
Ce qu'il faut retenir:
-la majorité des projets favorisant le tourisme solidaire sont menés par les associations
-pour voyager solidaire il faut juste être soucieux de son environnement et des gens qui nous entourent.Peut etre prendre un peu plus de son temps pour choisir ses vacances et un petit peu plus d'argent mais au final, ces "pertes" sont compensées par les échanges authentiques avec les populations locales (témoignage de 2 voyageuses solidaires)
-les tours opérateurs ne connaissent généralement que le mot "profit"
-les agences de voyages dépendent des tours opérateurs mais font de leur mieux à leur échelle pour favoriser un tourisme durable et raisonné
-le choix des voyages est vaste : chacun peut y trouver son bonheur
-même si on voyage "traditionnel" on peut avoir un comportement sain et respectueux : pas de détérioration de l'environnement, ne pas favoriser la mendicité en "entretenant" les enfants qui font l'aumône, respecter les populations locales qui n'ont pas le confort de la vie dans l'hémisphère Nord, et surtout : ne pas faire de tourisme sexuel ni encourager la vente de drogues...
vendredi 4 janvier 2008
Question : le tourisme solidaire, rien qu'une mode ?
D’abord un grand merci à Leo pour sa question, « En quoi le tourisme solidaire est-il un phénomène de mode ? », question à laquelle nous allons donc tenter de donner quelques éléments de réponse.
Bien sûr ces touristes ne sont pas refusés dans les associations, la prise de conscience pouvant avoir lieu durant le séjour.
Mais c’est ce type de touristes qui oblige également les associations à rester constamment vigilantes tout au long du voyage. Voilà pourquoi certaines associations refusent le logement chez l’habitant, car si l’on peut craindre que le touriste soit « malmené » puisqu’ayant heurté une quelconque coutume locale ou une autre chose du genre, on peut aussi craindre que le touriste interfère de manière négative dans la vie des habitants.
Malheureusement, comme partout des dérives sont possibles et existent ! Ainsi, lors de nos prises de contacts avec les tour-opérateurs(souvent laborieuses), force a bien été de constater que ces organismes de deux choses l’une : soit ne connaissaient rien au tourisme solidaire, soit s’amusaient à coller cette étiquette sur des voyages ne correspondant pas véritablement au principe du tourisme solidaire et ce dans le but d’attirer des clients bien intentionnés mais peu informés.
mercredi 5 décembre 2007
Quelques conseils pour des vacances "intelligentes"
C'est pourquoi aujourd'hui nous vous parlerons des conseils parus dans Les Clés de l'Actualité, le numéro 576 de juin 2004. Dans une page consacrée au voyage intelligent la journaliste Laure Salamon a receuilli les bons conseils d'Odile Albert, responsable du Centre de documentation Tiers-Monde, membre du Ritimo (un réseau des centres de documentation et d'information pour le développement de la solidarité internationale)... Rien que ça !
Si un jeune souhaite faire quelque chose d'utile pour ses vacances, que lui conseillez-vous ?
Tout d'abord, il faut être prudent. On peut faire beaucoup de bêtises en voulant être utile. On ne change pas la face du monde brutalement. Mais pour un mois de vacances, le jeune peut, par exemple, faire un chantier ou participer à un voyage organisé par une association de tourisme solidaire ou alternatif. Il peut aussi préparer un projet avec d'autres jeunes, en partenariat avec une association. Plusieurs ministères (Jeunesse et Sport, Ville) aident ce genre d'initiatives avec des bourses de subventions, comme celles de Ville vie vacances, Solidarité internationale ou Défi jeune.
Quelles attitudes convient-il d'adopter en vacances à l'étranger ?
Pour passer des vacances "intelligentes", vous devez bien ouvrir vos yeux. Le voyage se déroule toujours en fonction du voyageur et de son comportement. Vous pouvez prendre contact avec la population locale, mais attention à ne pas devenir indiscret. La population d'accueil est à respecter. Un pêcheur qui ne pourra pas remonter sa barque sur la plage car il y a trop de touristes mettra en péril son commerce, par exemple.
Et pour ceux qui ont déjà réservé par l'intermédiaire d'agences de voyage ?
Dans le voyage "tout compris", l'argent revient à l'entreprise organisatrice, et non à la population locale. Cependant, vous pouvez encore apporter votre contribution à l'économie locale en préférant, par exemple, faire développer vos photos chez le photographe d'à côté , acheter vos souvenirs sur le marché ou prendre votre limonade dans la rue plutôt que dans votre hôtel. Vous devez toujours rester en alerte et vous poser la question des conséquences de vos faits et gestes. C'est difficile mais c'est ce qui rendra vos vacances plus intelligentes.